De nombreuses informations sont présentes sur l’emballage et sur le produit cosmétique en lui-même. Certaines sont obligatoires, d’autres sont là à but purement marketing et certaines sont même abusives. Bien sûr, dans tout ça, le consommateur se perd…
Reprenons donc les bases !
Les informations obligatoires
Les règles d’étiquetage sont énumérées à l’article 19 du règlement cosmétique, elles sont valables pour n’importe quel produit cosmétique, aussi bien un échantillon gratuit qu’un article payant.
N’importe quel produit cosmétique mis sur le marché doit comporter, dans la langue officielle du pays concerné -sachant qu’une traduction en une ou plusieurs langue(s) étrangère(s) peut tout de même l’accompagner- et de manière visible, lisible, compréhensible et indélébile différentes informations :
– Le nom ou la raison sociale et l’adresse de la personne responsable, donc de l’entreprise cosmétique. Il est possible d’indiquer plusieurs adresses, dans ce cas l’adresse où se trouve le Dossier d’Information Produit doit être soulignée -à noter que ces informations peuvent être abrégées tant que l’identification de la personne responsable est possible-
– Le pays d’origine si le produit vient d’un pays extérieur à l’Union Européenne. La mention « Made in France », par exemple, n’est donc pas obligatoire mais souvent apposée car appréciée par le consommateur -notez que la mention « made in » est accepté sur l’étiquetage, bien qu’écrite en anglais, car le terme est considéré comme compris de tous-
– Le contenu -en masse (g) ou en volume (mL)- sauf pour les produits de moins de 5 g ou 5 mL, les échantillons gratuits et les produits sous forme d’unidoses par exemple.
– La Date de Durabilité Minimale (DDM) soit la date jusqu’à laquelle le produit cosmétique reste sûr pour la santé humaine dans les conditions appropriées d’utilisation, lorsqu’elle est inférieure à 30 mois. Cette date est précédée d’un sablier ou de la mention « A utiliser de préférence avant fin ». En l’absence de date de durabilité minimale inscrite, l’on considère que le produit cosmétique devra être jeté au bout de 30 mois suivant sa fabrication, même si ce dernier n’a jamais été ouvert.
– La durée d’utilisation après ouverture que l’on nomme aussi Période Après Ouverture (PAO). Cette durée correspond à la période durant laquelle le produit peut être utilisé sans risque pour le consommateur après ouverture. On retrouve cette période inscrite dans un pot ouvert Cette durée n’est pas obligatoire lorsque la date de durabilité minimale est inférieure à 30 mois, lorsque le produit ne présente pas de risque de détérioration -comme un parfum-, lorsque le conditionnement ne nécessite pas d’être ouvert pour l’utilisation et donc qu’il n’y a pas de contact entre le produit et l’environnement extérieur -comme un spray- et lorsque le produit est à usage unique -comme une unidose-
– Le numéro de lot de fabrication ou, à défaut, la référence permettant d’identifier la fabrication.
– La fonction du produit (crème, gel douche, baume après-rasage…) sauf si elle ressort déjà dans la présentation du produit.
– Les précautions particulières d’emploi, comme la mention « Eviter le contact avec les yeux », qui peuvent aussi être inscrites sur une notice jointe au produit en l’absence de place sur ce dernier. Dans ce cas le consommateur y est renvoyé par une indication ou le symbole
– La liste exhaustive des ingrédients par ordre décroissant -le premier ingrédient est donc le plus présent dans la formule- sauf sous la barre des 1% où le fabricant n’a plus l’obligation de respecter l’ordre de concentration. Cette liste est toujours au format INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients) -cette nomenclature généralisée permet de savoir ce que contient un cosmétique vendu n’importe où dans le monde, quelles que soient les appellations des ingrédients dans les différents pays- et précédée du terme « Ingrédients ». De la même façon que les précautions particulières d’emploi elle peut être inscrite sur une notice jointe au produit en l’absence de place sur ce dernier. Dans ce cas le consommateur y est renvoyé par une indication ou le symbole Les parfums et composition parfumantes et aromatiques sont regroupés sous le terme « Parfum ». Les substances parfumantes identifiées comme allergènes par le règlement cosmétique doivent être étiquetées lorsqu’elles sont présentes à plus de 10 ppm (soit 0,001 %) dans les produits non rincés et à plus de 100 ppm (soit 0,01 %) dans les produits rincés -je reviendrai dessus dans un article dédié, d’ailleurs la liste des allergènes à étiqueter est vouée à s’allonger…-. Les colorants peuvent eux être mentionnés par leur numéro ou leur dénomination, dans le désordre et après les autres ingrédients. Enfin, tout ingrédient présent sous forme de nanomatériau doit pouvoir être clairement identifié en le notant entre crochets.
Attention ! Dans le cas où le produit est exporté sa fonction, ses précautions d’usage et son contenu doivent être traduit dans la langue du pays -sauf pour une exportation en Autriche, Bulgarie, France, Pologne, Portugal ou Slovaquie où une traduction complète de l’étiquetage est demandée-
Attention ! Il existe des dispositions supplémentaires concernant les obligations d’étiquetage, celles-ci sont à étudier au cas par cas et vous seront indiquées par votre référent réglementaire. Par exemple, tous les produits finis contenant des substances libératrices de formaldéhyde devront -au 31 juillet 2024 pour la mise sur le marché et au 31 juillet 2026 pour la mise à disposition sur le marché- reprendre sur l’étiquetage l’avertissement « Libère du formaldéhyde », dans la mesure où la concentration totale en formaldéhyde libéré dans le produit fini dépasse 0,001 % (10 ppm), que le produit fini contienne une ou plusieurs substances libérant du formaldéhyde.
Les informations non obligatoires
Tout un tas d’autres informations peuvent figurer sur l’étiquetage et il me serait impossible de vous en faire une liste complète mais les plus retrouvées sont les coordonnées du service consommateur, les propriétés du produit, les conseils d’utilisation, les tests réalisés et les conditions de vente.
Les allégations
L’information relayée par le biais des allégations doit être utile, compréhensible et fiable au consommateur. Elles doivent permettre de prendre des décisions éclairées et de choisir le produit qui satisfait au mieux aux besoins et attentes. Elles permettent notamment de décrire les effets du produit et de le rendre plus attractif que la concurrence mais ne peuvent en aucun cas attribuer à des produits des caractéristiques ou des fonctions qu’ils ne possèdent pas. En effet, une allégation doit être justifiée par des preuves, au moyen de tests, d’études ou de publications scientifiques.
Et c’est là que c’est le drame… Car malgré ces règles on retrouve souvent des allégations non fondées qui vont induire le consommateur en erreur. La DGCCRF traque ces pratiques trompeuses et les sanctionne avec sévérité mais cela ne suffit pas. Pour vous donner quelques exemples, voici ce que l’on peut voir et qui est totalement inapproprié : les allégations de type « sans » -comme les « sans parabène », « sans allergène »… C’est totalement déloyal car pourquoi ne pas écrire « sans » suivi de tout et n’importe quoi qui ne serait pas dedans dans ce cas-là ?-, les allégations conférant des propriétés de médicaments, les allégations mettant en avant la présence d’un certain ingrédient alors que sa concentration dans le produit est extrêmement faible et toutes celles qui sont fausses car sans justificatif valable -sachant qu’au niveau du consommateur impossible d’avoir accès aux documents justifiant une allégation, impossible donc de vérifier leur véracité-
Attention ! Certaines allégations « sans » sont autorisées lorsqu’elles apportent une information utile. On peut citer le cas où un problème de santé ou un mode de vie particulier entraîne l’évitement de certaines substances -par exemple « sans alcool »-
Les logos
Ils sont autorisés pour véhiculer un message plus simple à comprendre par une image que par du texte. Je ne vais pas vous parler ici des logos bio ou vegan, je réserve ça pour un futur article, mais sachez que beaucoup d’entre eux ne sont pas des logos officiels…
Plusieurs logos intéressants peuvent être présents et en voici une petite sélection :
C’est un écolabel qui indique que l’emballage est composé de plastiques recyclables. Le chiffre à l’intérieur correspond au type de plastique (1 pour le Polyéthylène Teraphtalate (PET) -utilisé notamment pour les bouteilles-, 2 pour le Polyéthylène Haute Densité (PEHD) -utilisé notamment pour les tuyaux-, 3 pour le Polychlorure de Vinyle (PVC) -utilisé notamment pour les bidons-, 4 pour le Polyéthylène Basse Densité (PEBD) -utilisé notamment pour les sacs plastiques-, 5 pour le Polypropylène (PP) -utilisé notamment pour les pots de yaourts- et enfin 6 pour le Polystyrène Expansé (PSE) -utilisé pour divers emballages-).
C’est un écolabel qui indique que l’emballage contient de l’acier recyclable.
C’est un écolabel qui indique que l’emballage contient de l’aluminium recyclable.
Ce sigle indique le pourcentage de fibres recyclées utilisées pour fabriquer l’emballage.
C’est le symbole universel du recyclage, aussi appelé boucle de Möbius. Il indique que l’emballage est recyclable.
On l’appelle le logo point vert et il indique simplement que le producteur adhère aux processus de valorisation des emballages -il participe financièrement aux organismes spécialisés de collecte et de traitement des déchets d’emballages comme Eco-Emballages ou Adelphe-. Or, ce cycle est quelque peu absurde car cette contribution à un éco-organisme est aujourd’hui obligatoire et qu’en aucun cas il signifie que l’emballage est recyclable ou même fabriqué à partir de matières recyclées… Pour ces raisons, le logo est aujourd’hui interdit en France.
Obligatoire en France et accompagné des consignes de tri. C’est ce logo triman qui « remplace » celui du point vert vecteur de confusion.
Appelé Tidy man, ce logo incite simplement le consommateur à jeter l’emballage dans une poubelle et non sur la voie publique -vous me direz que c’est évident mais apparemment pas tant que ça si on en croit l’état des rues…-
Ces deux logos représentent des certifications environnementales qui indiquent que le papier, carton, bois sur lesquels on les trouve proviennent de sociétés respectant la gestion durable des forêts.
Ce sont deux écolabels qui signifient que l’emballage a été fabriqué selon un cahier des charges bien précis. Le premier est utilisé en Europe et le second est seulement Français.
Petite information sur le code barre au passage, le premier chiffre indique l’origine du produit -le 3 pour la France-, les six suivants identifient le fabricant, les cinq après le code article et enfin le dernier est un chiffre de contrôle. Le but étant qu’il puisse être lu dans le monde entier, il répond à des normes internationales.
Cas d’un coffret contenant plusieurs cosmétiques
Toutes les informations obligatoires que je vous ai listé plus haut doivent se retrouver sur le coffret ainsi que sur les produits contenus dans ce coffret. Cas spécial pour les numéros de lot : soit le numéro de lot de chacun des produits est inscrit sur le coffret, soit un numéro de lot spécifique lui est attribué. Dans tous les cas chaque produit du coffret présentera son propre numéro de lot.
Cas des produits solaires
Je prévois de rédiger un article complet sur le sujet des protections solaires dans l’avenir mais voici tout de même quelques informations : sur les produits de protection solaire figurent en plus des autres produits cosmétiques des mentions spécifiques telles que la catégorie de protection (faible, moyenne, haute ou très haute) en plus du facteur de protection solaire (SPF). Des règles de bon usage du soleil et du produit sont également apposées (on peut retrouver par exemple les dangers de la surexposition au soleil et les règles d’exposition pour les bébés et enfants).
A savoir que les allégations de type « écran total » et « protection totale » sont complètement proscrites car aucun produit de protection solaire ne permet de garantir une protection totale contre l’ensemble des rayons UV.
Article mis à jour le 29/09/2023
Photo libre de droit : Jess Harper Sunday. Sources : ANSM, Cosmed, DGCCRF, Eco-Emballages, Ecomundo, FEBea, Loi Toubon.